Assembl?e G?n?rale Extraordinaire de la FTF : Les nouveaux statuts de la FTF adopt?s
Ces derni?res ann?es un seul mot pourrait qualifier ou, plut?t, d?signer le football tunisien. C?est celui de ? paradoxes ? et, au pluriel.
Paradoxe d?abord tenant ? une pr?sence r?guli?re, presque performante ? si l?on tient compte de la CAN 2004 que nous avons remport?e et celle de 2006 que nous avons snob?e ? sur la sc?ne internationale et, en m?me temps, le recul de la comp?tition interne avec un nivellement par le bas, cons?quence imm?diate de la fin de la bipolarisation Esp?rance/Etoile.
Paradoxe ensuite tenant ? ce c?t? jardin, l? o? festoie le football tunisien, et ce c?t? cour, l? o? il agonise. Clubs obsol?tes , qui s?appauvrissent tout en poussant la grille salariale des joueurs ? des proportions sp?culatives ruineuses et dangereuses.
Paradoxe, bien s?r, lorsque ce football reste ? la tra?ne, prisonnier d?un cadre institutionnel et obsol?te alors que tout avance dans notre pays.
? Finis les temps de la surench?res ?
Devions nous attendre le conflit entre l?Etoile et le Club Sfaxien ? propos de l?attribution du titre et le scandale qui s?en suivit pour nous rendre compte qu?il y avait un vide juridique et institutionnel ?
Avions-nous besoin d?attendre, dans un pays, qui a produit de grands juristes et de grands publicistes, que la FIFA nous rappelle l?anachronique de nos textes ?
Et, surtout, pouvions-nous accepter cet amalgame , aliment? par des esprits mal intentionn?s, entre les exigences de la FIFA et des sp?cificit?s et des questions inh?rentes aux attributs de la souverainet? nationale ?
M. Abdallah Ka?bi, ministre du Sport et de la Jeunesse, rappelle ce qu?a accompli de positif , le football tunisien. Mais force est de reconna?tre que l?amendement de l?article 14 de la loi de 95, janvier dernier, d?sengageant le ministre de la d?signation le tiers des membres, enl?ve une ?pine du pied de la tutelle. Le minist?re peut donc vaquer au maintien des ?quilibres macro-sportifs.
Sinon, l?allocution prononc?e par le Dr Abdelhamid Slama, ministre conseiller du Pr?sident de la R?publique et pr?sident du Comit? olympique tunisien, fut pour le moins muscl?e. Un discours de la franchise.
Il expliquait d?abord les tenants et les aboutissants ayant conduit ? cette r?forme.
Devions-nous, en effet, comme il le dit, attendre que la FIFA nous dicte nos ? devoirs institutionnels ?.
En gros, Abdelhamid Slama appelait d?abord ? la moralisation du sport. Un texte doit en effet se mouvoir dans un contexte. ? Finis les temps des surench?res ! ? dit-il. ? Finis encore les temps des d?l?gations ? la pelle ?, support ?lectoral particuli?rement sp?culatif.
Le conseiller du Pr?sident de la R?publique appuie son intervention sur trois volets importants :
Primo : le caract?re sacro-saint des sp?cificit?s de notre sport ce qui n?exclut pas l?adoption de textes transversaux. Le football tunisien a ses propres r?alit?s sociales, socio-?conomiques et il ne peut ?tre d?senclav? du tissu associatif. Et, c?est dans cet esprit que le r?le des femmes ? comme Madame Elloumi Ben Fadhloun, pr?sidente de la Ligue f?minine ? reste essentiel.
Secundo : l?adoption, dans le projet , du principe de scrutin de liste, le seul qui soit viable expression d?un exercice d?mocratique ne laissant gu?re de place aux sp?culations aux pr?te-noms, au trafic d?influence? Cela pr?figure d?j? de la structure de l?arch?ologie du Bureau f?d?ral : douze membres ?lus par scrutin de liste, et trois autres membres pr?sidant aux commissions d?appel , des litiges et des disciplines.
Tertio : cette histoire de Bac+4 ou de Bac+2 : pourquoi le toll? g?n?ral contre la qualit? ? Dans un pays connu pour ?tre, depuis cinquante ans, parmi les plus scolaris?s (en proportion par rapport ? la population) dans le monde peut-on concevoir qu?un membre f?d?ral ne puisse justifier d?un Bac+2 ?
Dans la foul?e, les nouveaux statuts permettent aux anciens internationaux, justifiant d?un certain nombre de rencontres internationales de se pr?senter aux ?lections. Mais, ironise-t-il quand m?me : ? donnez-nous un seul Platini tunisien et il sera pr?sident de la FTF ! ?, se retenait-il de dire.
? Politique, ?thique et moralisateur ?
Cela dit, dans ce vent moralisateur qui souffle comme par enchantement sur le football tunisien, peut-?tre sans doute, ne faut-il pas jeter l?anath?me sur Ali Labiadh et son ?quipe, fut-elle h?t?rog?ne.
L?actuel bureau a h?rit? d?une situation, d?une for?t que cachait l?arbre f?d?ral de l??poque Ben Ammar. La conqu?te de la CAN eut presque, par ricochet, le m?me effet d?vastateur que l?Argentine 78?
Ce serait simplement rendre justice ? ce bureau sortant que d?affirmer que le d?ficit de l?gitimit?, l?ambiguit? de la cooptation et la cohabitation contre-nature, jadis commode, devenaient ing?rables. Et, l?, Abdelhamid Slama a ?t? peut-?tre un peu s?v?re ? l??gard d?un bureau qui a navigu? ? vue? Toutes les allusions faites ? l?indiff?rence du bureau pr?c?dent ? celui qui a gagn? la CAN mais a quand m?me laiss? pourrir la situation ? devaient ?tre plus franches? Mais c?est d?j? cela : nous avons os? nous dire nos v?rit?s en face. La v?rit? et la franchise sont les fondements essentiels d?un exercice d?mocratique sain.
Il n?emp?che : cette refonte des textes aura ?t? adopt?e dans un pur style pl?biscitaire :. Les clubs demandaient des ?lections libres : les voil?. Le scrutin de liste qui a, partout ailleurs, ses vertus et ses d?fauts ?tait lui aussi adopt? ? (contre-c?ur peut-?tre) car il suppose une nouvelle vision des alliances, et qui ne peuvent plus, en tous les cas, ?tre sectaires et ? r?gionalistes ?? C?est ce qu?a pr?cis? Chiboub. Pour le reste , qui s?opposerait ? la candidature d?un ? Platini de chez nous ? ?
Un international de prestige ?..
Il ?tait clair que les statuts ont ?t? si judicieusement ficel?s par la commission pr?sid?e par Slim Chiboub ? les ayant, par ailleurs, fait adopter ? Zurich en un temps record ? qu?il ne restait rien aux clubs dans le d?bat , en dehors de quelques points relevant de la s?mantique juridique et des questions relevant des m?canismes de proc?dures. Car, comme l?a soulign? Achab, sur le fond, les statuts ne se discutent pas, ils sont sains, mais sur le plan proc?durier, quelques points m?ritent d??tre ?claircis.
Mais ? la fin des fins, il y a quand m?me ? d?plorer une esp?ce de discours contradictoire.
Et, il a principalement ?man? des repr?sentants des petits clubs dont les pr?occupations majeures ne consistent pas tant dans la repr?sentativit? que dans la survie de tous les jours? Il y avait, en effet, risque de basculement dans des questions marginales, corrig?es par Slim Chiboub, en des termes aimables, vantant m?me le niveau relev? des interventions.
Or, la grande d?mission, les absents sont du c?t? des grands clubs (dont les pr?sidents ?taient pourtant pr?sents en dehors de celui de l?Esp?rance)?
Ils se r?servent pour le grand jeu. Pour l?Assembl?e ?lective? D?ici l?, nous verrons si le texte a agi sur le contexte.
Raouf KHALSI - Le Temps
PS :

Commentaires
Il n'y a pas encore de commentaires.